Matador
Ecrit et réalisé par Joran Juvin
Avec
Ugo Ugolini
Alizée Bingöllü
Nicole Mersey Ortega
Jacques Vanel
Assistante réalisateur : Laura Lauret-Millazzo
Chef opérateur : Mathurin Prunayre
Régisseur général : Léo Varas
Son : Rémi Lambrinidis
Musiques : Valency Ramirez
Mention spéciale : ville d'Aramon
Production : Maroulia
Chez les Gitans et dans beaucoup de sociétés à travers le monde, le vieil homme est le sage, celui qui a l’expérience, il est le survivant, le combattant, l’ultime témoin et passeur du Passé, de ces valeurs qui constamment tendent à s ‘évanouir. Il est pour cela infiniment respecté.
Le vieil homme, par essence, est un
survivant. Il est Le survivant qui marche
depuis son plus jeune âge entre les
tombes en tentant d’éviter la sienne. Il a
côtoyé la mort de près, plusieurs fois, il sait depuis toujours que son tour viendra, cette idée ne cesse de le hanter, d’affirmer et d’affiner ses noirs et mystérieux contours. À un âge avancé chaque jour et chaque heure a un goût doux-amer de douleurs physiques et de sensation de fuite du temps mêlé parfois et heureusement à l’orgueil de savoir enfin penser librement.
A l’inverse, dans nos sociétés occidentales, où règne la loi du marché, du capital et de la dernière nouveauté (à posséder), le vieil homme est l’inutile, l’ancien, le poussiéreux, le désuet. Il ne travaille plus, de ce fait, pour la pensée générale, il est hors-système et même un poids financier.
Dans les couloirs du métro où tout le monde court à la recherche
du rendement de temps,
le vieil homme, lui, marche paisiblement, parfois péniblement et se
fait bousculer toujours respectueusement.
Il est l’invisible, le « presque mort » ou le « plus tout à fait vivant », il
est Le Marginal.
Matador est un court-métrage qui cherche à poser un regard mélancolique, poétique et symbolique sur ce Marginal imposé par notre siècle et tente humblement de lui rétablir sa notoriété plus propre aux sociétés Gitanes.
Mêlant les codes ancestraux de la Tauromachie et du Flamenco à un univers contemporain, ce film aux couleurs bleu ciel, rouge sang , jaune sable, et noir profond, aborde les thèmes chers à la culture Gitane, ceux de la Passion amoureuse, de la Douleur, du Combat, du Duende, du Pèlerinage et, inexorablement, le thème sublime et tabou de la Mort.